"Il faudrait aussi parler de ce qui ne va pas, de ce que vous avez vu et qui serait à changer, cela aiderait aussi les femmes qui ont eu un vécu plus difficile".
Mon propos n'était pas un propos de critique, mais plutôt de remerciement et d'hommage. Remerciement d'avoir entendu ma demande de pouvoir rester là alors que tout portait à croire que je serais retransférée dans une autre clinique, faute de place. Hommage aux personnes qui m'ont accueillie, accompagnée, encouragée, tout au long de ces deux mois et demi. Qui ont répondu à ma demande d'échange et de complicité pour que se construise une chose dont je suis la seule à mesurer toute l'ampleur.

Ce sont les êtres ouverts qui font que les structures sont ouvertes. Si je devais faire un souhait, c'est que les êtres s'ouvrent afin que les structures soient ouvertes à l'humain, aux dimensions qui sortent de l'étroitesse du déjà-vu et du restrictif. Que les choses aillent vers une croissance du respect et d'une relation paritaire. Cela ne m'a pas empêché de voir la personne aux réflexions systématiquement désagréables, ou celle que l'on sent usée de ce qu'elle accomplit. Cela ne m'a pas empêché d'entendre les problématiques, manque de personnel de nuit ou manque de lits. Cela ne m'a pas empêché de ressentir la médicalisation qui entoure encore trop un acte d'amour et de célébration. Mais tout cela fait aussi partie du puzzle dans lequel je suis venue imbriquer mon histoire ainsi que celle d'un nouvel être qui, de toute évidence, a bien choisi de vivre les choses ici et ainsi.